Réflexions

Faut-il dire « Flexitarien-ne » ou « Omnivore conscientisé-e »?

J’ai récemment eu une petite discussion compliquée avec des ami-es végétarien-nes à propos du terme « flexitarien ». Nous nous sommes croisés à l’extérieur du restaurant Chez Victor sur la rue Saint-Jean à Québec, où nous étions allé goûter, chacun de notre côté, à leur nouveau burger végétaLien (le Veganator!), lancé dans le cadre de la Semaine du Burger. Selon l’une d’elles, le terme flexitarien « est hypocrite » (le terme, pas les gens), décrivant mal les personnes qui adopteraient cette tendance alimentaire, n’apportant rien de plus (au niveau de la précision) à l’idée d’un-e « omnivore conscientisé-e », expression qu’elle disait privilégier.

Pour moi, le terme flexitarien semblait au contraire bien décrire les choix alimentaires que plusieurs personnes font de nos jours pour de multiples raisons. Je fais partie de ces personnes et ce terme me semblait plus pratique pour nommer, rapidement et clairement, la direction que j’ai décidé de prendre. Mais utilisons-nous le bon terme? Pourrions-nous être plus clair? J’ai décidé de gratter la question et d’écrire cet article pour clarifier un peu les choses.

TL/DR : Le terme « omnivore » est compliqué, imprécis et très peu pratique pour différencier les personnes « végétariennes » des personnes ayant fait le choix de consommer moins de viande, car la définition tend ironiquement à inclure les personnes « végétariennes ». Le terme « flexitarien » représente les personnes qui décident de consommer moins de viande (grosso modo pour les mêmes raisons pour lesquelles certaines personnes deviennent végétariennes), mais sa définition stricte et sévère fait en sorte que la majorité des personnes « flexitariennes » n’en sont probablement pas. Le concept « d’omnivores conscientisé-es » est inadéquat, car il ne représente pas nécessairement les gens adoptant un régime alimentaire pour les mêmes raisons que d’autres adoptent une alimentation végétarienne (son usage, dans notre contexte actuel, créant donc beaucoup de confusion). Il semble donc préférable de continuer d’utiliser le terme « flexitarien », même si son utilisation ne correspond pas à sa définition stricte, ce qui est plus ou moins un problème considérant que la majorité des termes utilisés pour débattre de ces questions dans l’espace public ne correspondent pas à leur définition stricte. L’important c’est qu’on se comprenne et que la discussion puisse se faire dans le respect.

 

Parlons de définitions

Les « omnivores »

Déjà en partant, je suis pas mal certain que mes ami-es végétarien-nes n’apprécieront pas la définition « d’omnivore » qu’offre Wikipédia en français (i)  : « Une espèce est dite omnivore — du latin omni (tout) et vorare (manger, avaler) — quand son appareil digestif lui permet d’absorber des alimentes d’origines végétale et animale. Cette caractéristique permet aux espèces omnivores d’adopter une alimentation « opportuniste », variable en fonction de la disponibilité des aliments. » Plus loin, le site affirme qu’il y a des degrés d’opportunisme : « Le régime omnivore est un régime alimentaire, plus ou moins opportuniste, qui facilite l’adaptation et la survie de l’espèce, avec des tendances variables selon les espèces, les lieux, les saisons ou les individus. » Ce faisant, ce terme fait surtout référence aux systèmes digestifs des animaux, le type d’alimentation en découlant étant (généralement) « opportuniste », à différents degrés. L’humain a donc un système digestif polyvalent (végétaux, champignons, viandes, etc.), mais « ses goûts propres, les famines, les modes, les convenances sociales, les considérations éthiques ou morales, les connaissances scientifiques ou les croyances peuvent influencer ses choix alimentaires ». Les végétarien-nes sont donc des omnivores par définition.

Wikipédia en anglais dit à peu près la même chose (avec une précision accrue, comme à son habitude) (ii) : « Omnivore /ˈɒmnivɔər/ is a consumption classification for animals that have the capability to obtain chemical energy and nutrients from materials originating from plant and animal origin. Often, omnivores also have the ability to incorporate food sources such as algae, fungi, and bacteria into their diet as well. » Et encore une fois, c’est ici aussi une question de choix et de circonstances : « All of these animals are omnivores [les humains étant inclus], yet still fall into special niches in terms of feeding behavior and preferred foods. Being omnivores gives these animals more food security in stressful times or makes possible living in less consistent environments. » Ce faisant, les humains sont tous omnivores sur le plan physiologique (capacités digestives), mais pas nécessairement sur le plan comportemental (choix, contexte, préférences), les végétaLien-nes devenant des herbivores.

(Au passage, j’ai trouvé fort intéressant d’apprendre que tous les Carnivores n’ont pas une alimentation exclusivement à base de viande et que tous les animaux ayant une alimentation à base de viande ne font pas nécessairement partie des Carnivores. En fait, le terme « Carnivore » représente simplement un groupe sur le plan de la taxonomie et les critères et les choix qui ont été fait dans la classification sont forts complexes. Toujours selon Wikipédia (anglais) : « The Carnivora order does not include all carnivorous species, and not all species within the Carnivora taxon are carnivorous. It is common to find physiological carnivores consuming materials from plants or physiological herbivores consuming material from animals, e.g. felines eating grass and deer eating birds. From a behavioral aspect, this would make them omnivores, but from the physiological standpoint, this may be due to zoopharmacognosy. Physiologically, animals must be able to obtain both energy and nutrients from plant and animal materials to be considered omnivorous. Thus, such animals are still able to be classified as carnivores and herbivores when they are just obtaining nutrients from materials originating from sources that do not seemingly complement their classification. For instance, it is well documented that animals such as giraffes, camels, and cattle will gnaw on bones, preferably dry bones, for particular minerals and nutrients. Felines, which are usually regarded as obligate carnivores, occasionally eat grass to regurgitate indigestibles (e.g. hair, bones), aid with hemoglobin production, and as a laxative. » La nature est pas mal bien faite! Fin de la disgression.)

Bon, je sais que certaines personnes n’aiment pas utiliser Wikipédia (alors que c’est généralement une source d’information fiable, surtout pour les connaissances scientifiques), alors voici rapidement quelques définitions supplémentaires. Selon le dictionnaire Merriam-Webster pour « Omnivorous » (iii) : «  feeding on both animal and vegetable substances ». Wow. C’était court. Selon le site Dictionary.com pour « Omnivorous » (iv) : « 1. eating both animal and plant foods. 2. eating all kinds of foods indiscriminately. » Fait qu’aujourd’hui on va rester avec Wikipédia. 😉

(Au passage, le site The Vegetarian Resource Group dit lui aussi que les végétarien-nes sont des omnivores, pour à peu près les mêmes raisons que Wikipédia (qui explique les choses plus clairement) (v) : « The key category in the discussion of human diet is omnivores, which are defined as generalized feeders, with neither carnivore nor herbivore specializations for acquiring or processing food, and who are capable of consuming and do consume both animal protein and vegetation. They are basically *opportunistic* feeders (survive by eating what is available) with more generalized anatomical and physiological traits, especially the dentition (teeth). All the available evidence indicates that the natural human diet is omnivorous and would include meat. We are not, however, required to consume animal protein. We have a choice. »)

 

Les « flexitariens »

Donc, voici le terme qui poserait apparement problème. Selon Wikipédia (français) pour le terme « Flexitarisme » (vi) : « Le flexitarisme (ou semi-végétarisme) est une pratique alimentaire qui consiste à être flexible dans la pratique végétarienne. » Le site est ensuite un peu plus précis : « Ce terme désigne la pratique alimentaire de personnes qui sont principalement végétariennes mais qui, parfois, mangent viande, poisson et autres « produits animaux ». Selon les circonstances, un flexitarien peut manger végétarien ou végétalien chez lui, mais manger des plats incluant de la chair animale lors d’occasions particulières comme aller au restaurant, lors de repas en famille ou chez des amis. Les flexitariens partagent généralement les préoccupations des végétariens et végétaliens, à savoir le souhait d’un traitement plus juste des animaux ou des préoccupations environnementales, mais ils s’imposent des contraintes alimentaires plus souples pour différentes raisons comme des raisons de santé, des raisons pratiques ou le maintien des liens sociaux avec les personnes consommant de la viande. »

(Fait intéressant, toujours selon Wikipédia (français) : « En 2003, l’American Dialect Society a choisi le mot (anglais) flexitarian comme le néologisme le plus utile de l’année, le définissant comme « un végétarien qui mange occasionnellement de la viande ». » Wow! Good to know!)

Encore une fois, Wikipédia anglais nous offre plus de précision (vii) : « A semi-vegetarian or flexitarian diet is one that is plant-based with the occasional inclusion of meat. In 2003, the American Dialect Society voted flexitarian as the year’s most useful word. » Le site explique ensuite : « Vegetarianism is the practice of abstaining from consuming meat. Along with the term flexitarian, which was listed in the mainstream Merriam-Webster’s Collegiate Dictionary in 2012, other neologisms for semi-vegetarianism are reducetarianism and lessetarianism. […] Specific semi-vegetarian diets include:

  • Pollotarian: someone who eats chicken or other poultry, but not meat from mammals, often for environmental, health or food justice reasons.
  • Pescetarian: someone who eats fish and/or other seafood, but not poultry or meat from mammals.
  • Pollo-pescetarian: someone who eats both poultry and fish/seafood, though no meat from mammals.
  • Macrobiotic diet: plant-based, and may include occasional fish or other seafood. »

Wikipédia (anglais) offre aussi un excellent petit tableau aide-mémoire :

Types alimentations végétariennes (tableau aide-mémoire de Wikipedia)

Et pour terminer, on ne verra pas à nouveau la définition du Merriam-Webster (déjà considérée par Wikipédia anglais), mais voici celle du site Dictionnary.com : « a person whose diet is mostly vegetarian but sometimes includes meat, fish, or poultry. » Voilà. Merci.

 

Quelques réflexions sur ces définitions

Premièrement, on voit donc que le terme « omnivore » est peu précis et peu pratique pour parler des choix alimentaires des êtres humains. Il fait surtout référence aux capacités digestives (physiologiques), les végétarien-nes étant donc inclus-es dans la catégorie. Sur le plan comportemental, on peut faire des choix, ce qui nous met alors dans une sous-catégorie des omnivores, notamment dans l’alimentation végétarienne. Ces sous-catégories sont nombreuses et méritent d’être connues quand on veut considérer et bien comprendre les choix d’une personne. Aussi, il faudrait parler « d’opportunisme » pour la majorité des animaux omnivores, les humains inclus (pensons aux situations de famine ou aux difficultés financières qui affectent une part importante de l’humanité) : c’est évidemment un terme qui frappe l’imaginaire par sa connotation négative. Ce ne serait peut-être pas une bonne idée de se mettre à l’utiliser pour désigner les personnes qui mangent de la viande et des végétaux, surtout qu’il peut logiquement inclure les personnes végétariennes à certains moments de leur vie.

Deuxièmement, le terme « flexitarien » est encore plus compliqué. Grâce aux explications de Wikipédia en français, on apprend que pour être flexitarien il faudrait avoir généralement une alimentation végétarienne et partager les mêmes préoccupations que les végétarien-nes (le sort des animaux, l’environnement, faire attention à notre santé, notre portefeuille, etc.). C’est important de comprendre qu’il faut avoir une alimentation végétarienne la (grande) majorité du temps pour être « flexitarien » : une personne qui décide de diminuer sa consommation de viande doit parvenir à en manger soit au maximum lors d’un repas sur deux, soit au maximum une journée sur deux. En fait, il est même préférable de considérer que cette diminution doit être encore plus importante pour qu’une personne puisse être considérée comme devenant « flexitarienne », la consommation de viande devant être occasionnelle. C’est une définition sévère, représentant adéquatement une habitude alimentaire, mais laissant aussi croire que plusieurs personnes se disant « flexitariennes » ne le sont probablement pas. Selon cette définition stricte, je ne crois pas en faire partie, mangeant de la viande encore plus souvent qu’à l’occasion, même si ma consommation a considérablement diminuée dans les dernières années (d’environ 50%).

Selon la définition de Wikipédia en anglais, on constate encore plus qu’il est très difficile de classifier les choix alimentaires d’une personne. De nombreux néologismes (nouveaux termes) décrivent plusieurs sous-catégories de l’alimentation végétarienne par choix. On constate aussi que plusieurs de ces termes sont très peu utilisés dans l’espace public : Fruitarianism (alimentation frugivore), Jain vegetarianism (alimentation des adeptes de la religion du jaïnisme), Pescetarianism (pesco-végétarien-nes, soit les personnes qui ne consomment pas de la viande au sens strict du terme, mais consomment des poissons ou mollusques), etc.

Il est important aussi de garder à l’esprit que les personnes flexitariennes partagent généralement les mêmes considérations éthiques, politiques, économiques ou envirommentales que les végétarien-nes ou végétalien-nes. Selon Wikipédia anglais : « Common reasons for adopting a semi-vegetarian diet may be ethical issues relating to animal welfare (including health) or animal rights, the environment (see environmental vegetarianism) or reducing resource use (see economic vegetarianism), which are also arguments in favor of adopting a fully vegetarian diet. While semi-vegetarians may view the meat or animal products as occasional indulgences, staunch vegetarians may resent the term or view it as cheating or as a moral lapse. In contrast, many proponents of veganism embrace semi-vegetarianism as a way to get a broader section of the general public to act on arguments for veganism, with the consequence that more animal suffering and environmental devastation will be prevented than if the public views meat-reduction as all-or-nothing. » Ce faisant, il est facile de considérer les personnes flexitariennes comme étant hypocrites, n’étant pas conséquentes (ou suffisamment conséquentes) avec les arguments les incitant à diminuer leur consommation de viande; néanmoins, d’autres raisons peuvent justifier la décision de ne pas devenir strictement végétarien-ne et une situation où une part importante de la population occidentale diminuerait considérablement sa consommation de viande serait quand même grandement préférable au maintien du statu quo (ie : si les gens avaient faussement à choisir entre [maintenir leur alimentation actuelle] et [devenir végétaRien-ne ou végétaLien-ne stricte], ce qui me semble être un faux dilemme).

Aussi, il apparaît un peu ironique ou contre-productif d’accuser d’hypocrisie les personnes diminuant leur consommation de viande sans devenir végétariennes (parce que dans les faits, c’est ça l’accusation : un terme peut être inadéquat ou choisis par hypocrisie, mais il ne peut pas être en soi hypocrite, c’est les humains qui peuvent l’être). Respecter les décisions réfléchies de chacun-e et entrer ensuite dans un dialogue respectueux avec les autres me semble une approche potentiellement plus fructueuse. Aussi, en voulant caractériser le terme « flexitarien » comme étant hypocrite plutôt que les gens qui l’utilisent ou les personnes qui sont ainsi désignées (comme étant flexitariennes), il est facile d’être soi-même perçu-e comme étant hypocrite (ce qui est doublement ironique!) : ça n’aide probablement pas la cause des personnes végétariennes qui s’expriment ainsi.

 

Donc on fait quoi?

Mon amie proposait d’utiliser le terme « omnivores conscientisé-es ». Selon moi, ce n’est pas un bon terme, premièrement parce qu’on a déjà vu en quoi le terme « omnivore » est problématique. Si on utilisait cette expression, on pourrait aisément considérer que les personnes végétariennes sont elles aussi des « omnivores » étant conscientisées et ayant fait des choix en fonction de leur conscientisation. Ce faisant, on ne ferait que créer plus de confusion dans ce débat précis et dans nos futures discussions en général dans l’espace public.

Aussi, deuxièmement, l’expression ne précise pas non plus sur quels sujets ces personnes seraient « conscientisées ». Pour que cette expression soit pertinente dans notre situation, il faut qu’elle se limite à parler des gens qui consomment moins de viande pour des raisons éthiques (ex : le sort des animaux), économiques (ex : distribution équitable et efficace des ressources entre les humains), environnementales (ex : nourrir tous les humains en ayant moins d’impacts sur les éco-systèmes), etc. Cependant, le terme pourrait aussi très bien s’appliquer (ou être compris dans l’espace public) aux personnes voulant consommer plus localement pour des raisons environnementales ou par solidarité avec les agriculteurs et/ou par nationalisme économique. Il pourrait s’appliquer aux gens ne voulant pas consommer d’OGM, parce qu’elles ne veulent pas soutenir les méga-corporations qui veulent breveter le vivant (PS : il est important de rappeler que les animaux d’élevage que nous mangeons sont très rarement des OGM, même s’il est possible que cette pratique devienne de plus en plus commune à l’avenir). Il pourrait aussi s’appliquer aux gens ne voulant consommer que des produits provenant d’une agriculture éco-systémique n’utilisant pas ou peu de pétrole et d’engrais fabriqués en laboratoire, mais pouvant très bien, et fort probablement, utiliser des animaux d’élevage pour les travaux sur la terre. Bref, ce terme est flou et pourrait être utilisé (ou être mieux utilisé) pour désigner autre chose que les personnes voulant manger moins de viande pour les mêmes raisons que celles incitant d’autres personnes à ne plus manger de viande complètement.

De l’autre côté, le terme flexitarien prend déjà en compte les mêmes considérations que celles influençant les personnes végétariennes. Il est aussi déjà utilisé très couramment (on a vu qu’il a été nommé le néologisme de l’année / le mot le plus utile en 2013!). En 2013, le journal The Guardian a même écrit un article de vulgarisation drôle et sympathique sur le sujet pour aider les gens à mieux comprendre le concept (et aussi favoriser, indirectement, l’adoption d’une alimentation plus éthique et respectueuse de l’environnement)!

(Au passage, ce commentaire sous l’article du Guardian m’a frappé, faisant remarquer que les flexitarien-nes ont bien plus d’influence (en tant que consommateur-trices) sur l’industrie de l’élevage que les végétarien-nes ou les végétalien-nes : « They aren’t eating as much meat as they were (good for the environment, good for the animals) and when they are eating meat they are buying ethical meat. And people buying ethical meat is what persuades farmers and supermarkets to produce it. Being fully vegetarian means you exert no consumer power on how meat is produced. I don’t think the world will become vegetarian, so I’d rather people ate little meat and spent more on it to ensure the animal had a good life and death rather than shoved battery chicken legs into their mouths all the time. » (viii) Position intéressante et faisant réfléchir lorsqu’on considère, par exemple, l’abandon du restaurant Le Commensal par sa clientèle végétarienne lorsqu’il s’est converti au flexitarianism il y a quelques années : « À en juger par l’écrasante majorité des commentaires publiés sur la page Facebook du Commensal, les végétariens sont en furie. Ils se sentent trahis. D’imaginer que le couteau qui a tranché le bloc de tofu a aussi servi à émincer un animal mort leur lève le coeur. Ils crient à l’opportunisme, à l’appât du gain. Plusieurs jurent qu’ils n’y mettront plus jamais les pieds. Quelques-uns sont contents, ils iront essayer. » (ix) C’était en octobre 2012 et le Commensal était à ce moment-là un des rares restaurants totalement végétarien disponible dans la ville de Québec; le restaurant a annoncé sa fermeture le 28 mai 2013 (le virage flexitarien n’avait pas fonctionné, mais ce n’était pas non plus la seule raison). (x) Quand même un peu ironique…)

 

Conclusion : on garde le terme « flexitarien »?

Le terme « omnivore » cause problème, car sa définition inclut les personnes végétariennes, même si ces personnes (et pas mal tout le monde dans l’espace public) ne l’entendent généralement pas ainsi. Y ajouter « conscientisé-e » ne règle rien et vient en fait créer plus de confusion dans la discussion.

De l’autre côté, la définition stricte de « flexitarien-ne » exclut probablement une bonne partie des personnes se désignant ainsi, car elles consomment encore trop régulièrement (pas assez occassionnellement) de viande ou de produits dérivés des animaux. Cependant, ce terme a l’avantage d’inclure en même temps l’idée d’une consommation moindre de viande, en plus de préciser que ce choix est généralement fait pour les mêmes considérations morales ou environnementales qui influençent les personnes végétariennes à ne plus consommer de viande. On recherche un terme décrivant précisément cela.

Ce faisant, on accepte d’utiliser ce terme d’une manière un peu plus souple ou on crée un nouveau terme plus précis (qu’il faudra à nouveau populariser dans l’espace public)? Personnellement, il me semble préférable de continuer d’utiliser le terme « flexitarien » comme on le fait actuellement, car il est répandu, en plus d’être clair, bien que n’étant pas parfait, dans un contexte (notre débat / la discussion sur le sujet dans l’espace public) ou la majorité des termes sont déjà utilisés avec… flexibilité. 😉

 

SOURCES : 

(i) « Omnivore », Wikipédia (français), page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Omnivore

(ii) « Omnivore », Wikipédia (anglais), page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : https://en.wikipedia.org/wiki/Omnivore

(iii) « Omnivorous », article du site web Merriam-Webster, page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : https://www.merriam-webster.com/dictionary/omnivorous

(iv) « Omnivorous », article du site web Dictionnary.com, page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : http://www.dictionary.com/browse/omnivorous

(v) « Humans are Omnivores », article du site The Vegetarian Resource Group (VRG), page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : https://www.vrg.org/nutshell/omni.htm

(vi) « Flexitarisme », Wikipédia (français), page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Flexitarisme

(vii) « Semi-Vegetarianism », Wikipédia (anglais), page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : https://en.wikipedia.org/wiki/Semi-vegetarianism

(viii) « Flexitarianism : isn’t it just vegetarianism with cheating? », The Guardian, le 21 janvier 2013, page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : https://www.theguardian.com/lifeandstyle/2013/jan/21/flexitarianism-vegetarianism-with-cheating

(ix) « Êtes-vous flexitarien? », Mylène Moisan, Le Soleil, le 31 octobre 2012, page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : http://www.lapresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/201210/30/01-4588701-etes-vous-flexitarien.php

(x) « Fermeture du restaurant Commensal à Québec », Radio-Canada, le 28 mai 2013, page consultée le 9 septembre 2017 (en ligne), URL : http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/615818/commensal-fermeture-quebec

 

One thought on “Faut-il dire « Flexitarien-ne » ou « Omnivore conscientisé-e »?

  1. personnellement, ce qui me gêne dans le terme “conscientisé” (i.e. qui a acquis le niveau de conscience nécessaire), c’est que cela suppose que ceux et celles mangeant de la viande n’ont pas ou peu de conscience…

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